Conférence de presse à Tegucigalpa, Honduras : exigeons la justice et le respect des droits du peuple Garífuna
Dans le cadre de la visite solidaire internationale avec le peuple Garífuna, Front Line Defenders se joint à une délégation de défenseur⸱ses des droits humains d’Amérique Latine, des Caraïbes et d’Europe, appelant les médias et les organisations de la société civile à participer à une conférence de presse et à un sit-in à partir de 10 h devant le Bureau du Procureur général à Tegucigalpa.
- Vendredi 15 août 2025
- 10 h — Sit-in
- 11 h — Conférence de presse
- Bureau du procureur général, Tegucigalpa, Honduras

Contexte : Racisme structurel, dépossession et répression
Depuis toujours, le peuple Garífuna est marginalisé, criminalisé et dépossédé par l’État hondurien et les entreprises. Depuis des décennies, leurs communautés défendent leurs terres ancestrales contre le développement de méga-projets touristiques, agro-industriels et immobiliers imposés sans consultation préalable, souvent dans des conditions de violence étatique ou paramilitaire.
Malgré quatre arrêts contraignants de la Cour interaméricaine des droits de l’homme — Punta Piedra (2015), Triunfo de la Cruz (2015), San Juan (2023) et l’affaire en cours sur Cayos Cochinos (2024) — l’État hondurien ne respecte pas les ordonnances de restitution des terres, de réparation intégrale et de garantie de non-répétition.
Des cas récents
Trujillo (2024 – 2025)
En août 2025, cinq leaders Garífunas ont été injustement accusés de déplacement forcé et d’usurpation aggravée. L’audience, initialement prévue le 8 août, a été reportée à plusieurs reprises, prolongeant ainsi une procédure qui reflète un schéma clair de criminalisation. L’affaire découle d’une plainte déposée par des tiers au sujet d’un terrain situé à Santa Fé, qui appartient au territoire ancestral des Garífunas. Ces leaders font l’objet d’accusations infondées devant un parquet armé et dans le cadre d’un système judiciaire marqué par un racisme structurel.
En novembre 2024, l’OFRANEH a dénoncé l’homme d’affaires canadien Randy Roy Jorgensen pour le pillage et le trafic illégal de plus de 3 500 pièces archéologiques garífunas. Bien que la « Maison du savoir ancestral » ait été placée sous contrôle judiciaire, les autorités n’ont pas encore engagé de poursuites spécifiques pour cet acte grave de pillage culturel.
Nueva Armenia (2024)
Le 6 octobre 2024, lors d’une action légitime de récupération des terres ancestrales, deux défenseurs ont été agressés et grièvement blessés. Les médias ont signalé un lien entre des civils armés de la société Palmas de Atlántida et des officiers de police masqués, mettant en évidence la coordination entre les forces de l’État et les acteurs privés pour réprimer la défense du territoire.
Pour plus d’informations sur les menaces qui pèsent sur le peuple Garífuna, consultez le système d’information IM-Defensoras (disponible en espagnol).
Principales revendications
Au cours de la conférence de presse, l’Organización Fraternal Negra de Honduras — OFRANEH et d’autres organisations présenteront à l’État hondurien les revendications prioritaires suivantes :
- Se conformer immédiatement aux décisions de la Cour interaméricaine et restituer les terres ancestrales.
- Mettre fin à la violence contre le peuple Garífuna et à sa criminalisation et faire en sorte que justice soit rendue pour les attaques, les menaces et les disparitions forcées — y compris le cas de quatre jeunes hommes de Triunfo de la Cruz (2020).
- Enquêter sur le pillage de plus de 3 500 pièces du patrimoine culturel et engager des poursuites.
- Respecter le consentement libre, préalable et informé (CLPI) et suspendre les projets imposés en l’absence de consultation.
- Assurer une protection complète des leaders communautaires et respecter l’autonomie et l’autodétermination du peuple Garífuna.

Le peuple Garifuna : Résistance, vie et vision
Par l’intermédiaire de leur organisation OFRANEH, les Garífunas défendent leur autonomie territoriale, leur identité culturelle et leur spiritualité collective. Ils ont développé des réseaux de radios communautaires, une éducation interculturelle bilingue, une médecine ancestrale, une souveraineté alimentaire et des alternatives économiques pour éviter les migrations forcées. Leur mode de vie est fondé sur la protection collective, le leadership matrifocal, la participation active de personnes issues de la diversité sexuelle et de genre, et un engagement profond en faveur de la justice climatique et de la défense de toute forme de vie.
Les organisations participantes :
Cette action réunira onze organisations de défense des droits de l’homme d’Amérique latine, des Caraïbes, d’Amérique du Nord et d’Europe : la Red Internacional para los Derechos Económicos, Sociales y Culturales (ESCR-Net), la Organización Fraternal Negra Hondureña (OFRANEH), el Consejo Cívico de Organizaciones Populares e Indígenas de Honduras (COPINH), la Iniciativa Mesoamericana de Mujeres Defensoras de Derechos Humanos (IM-Defensoras), el Consejo de Pueblos Wuxhtaj (Guatemala), La Colectiva Feminista en Construcción (Puerto Rico), el Movimiento Nacional Cimarrón (Colombie), Front Line Defenders (Irlande), la Red Nacional de Defensoras de Derechos Humanos en Honduras, The Calan Institute for Transterritorial Justice (CATRA) (États-Unis) et l'Asociación Entrepueblos (Espagne).
Contacts presse :
Pour la presse, contactez Salomé Saldarriaga J, Responsable des médias et des publications, at : campaigns@frontlinedefenders.org
Pour des entretiens avec les porte-parole de l’OFRANEH, contactez : Francis Cálix, National Network of Women Human Rights Defenders – Honduras | +504 8998 — 0084
Pour des entretiens avec les représentants de l’ESCR-Net, contactez : Basma Eid — beid@escr-net.org Evan King — eking@escr-net.org
D’autres porte-parole des organisations participantes énumérées ci-dessus seront également disponibles pour des interviews.

