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Digital Security Lab Ukraine (DSLU)

DSLU
Digital Security Lab Ukraine (DSLU) Receives Front Line Defenders Award for Human Rights Defenders at Risk
2023

The annual Front Line Defenders Award for Human Rights Defenders at Risk was established in 2005 to honour the work of HRDs who are courageously making outstanding contributions to the promotion and protection of the human rights of others, often at great personal risk to themselves.

Le Digital Security Lab Ukraine (DSLU) a été créé en 2017 pour répondre aux préoccupations en matière de sécurité numérique des défenseur⸱ses des droits humains et des organisations en Ukraine. Les voix de la société civile ont toujours été fortes en Ukraine, atteignant des sommets en 2013 avec les affrontements de l’EuroMaidan, qui visaient à renverser un gouvernement pro-russe. La guerre de la Russie en Ukraine, qui a commencé par l’occupation de la Crimée en 2014 et par la déstabilisation et le soutien dans l’ombre au mouvement dit séparatiste dans les régions de Donetsk et de Louhansk dans l’est de l’Ukraine, représente un grave danger pour les défenseur⸱ses des droits humains dans les territoires occupés. Les défenseur⸱ses des droits humains dans le reste de l’Ukraine, qui s’attaquent à des problèmes tels que la corruption, le népotisme, les droits des LGBTIQ+ et des réfugiés, ont été pris pour cible par les autorités et les groupes d’extrême droite. Témoin d’une transition vers un monde de plus en plus numérique, le DSLU a reconnu que la sécurité numérique était devenue une préoccupation réelle et centrale pour les défenseur⸱ses des droits humains et leur travail, les exposant potentiellement à des vulnérabilités qui pourraient entraver leur travail. En créant le DSLU, leur objectif était de soutenir les organisations et les défenseur⸱ses des droits humains en Ukraine en s’attaquant aux défis auxquels ils font face en matière de sécurité numérique d’une manière durable et flexible afin de minimiser leur exposition aux risques et aux vulnérabilités.

Lorsque la Russie a lancé son invasion à grande échelle en Ukraine le 24 février 2022, les défenseur⸱ses et les groupes de défense des droits humains ont subi des pannes d’électricité et des perturbations des communications en raison du bombardement par la Russie des infrastructures essentielles de l’Ukraine. Dans de nombreuses régions d’Ukraine, la connectivité Internet connaît d’importantes fluctuations, ce qui empêche de documenter et de signaler les crimes de guerre et les violations des droits humains. Le travail du DSLU fait partie intégrante de la reconstruction de l’infrastructure de la sécurité numérique et de la documentation des crimes de guerre, en veillant à ce que les organisations puissent continuer à fonctionner en fournissant et en installant des kits Internet par satellite pour les équipes qui œuvrent pour documenter et dénoncer des crimes de guerre.

Malgré les circonstances de la guerre, alors que beaucoup ont fui pour se mettre à l’abri, l’UDSL est resté sur le terrain, reconnaissant les besoins numériques cruciaux liés au contexte. Cela n’a pas été facile et s’est accompagné de défis importants en matière de sûreté et de sécurité. Ils continuent de travailler dur pour lutter contre la censure en ligne et fournir des moyens de communication pendant l’invasion afin de garantir que des informations cruciales puissent être partagées et échangées malgré les obstacles. Malgré les risques croissants en matière de sécurité physique à cause du conflit en cours, ils continuent à fournir un soutien en matière de sécurité numérique aux DDH et aux organisations de défense des droits humains en Ukraine.

Par le biais de sa plateforme « Яҡ ? », le DSLU propose des lignes directrices en matière de sécurité numérique aux DDH et organisations qui continuent à travailler dans les territoires ukrainiens nouvellement occupés. En 2022, ils ont mené plus de 450 consultations avec des acteurs de la société civile en Ukraine, les aidant à réaliser des audits de sécurité numérique, des formations, à répondre aux incidents urgents, ainsi qu’en offrant une assistance technique et du matériel. En outre, ils sont des voix importantes et de premier plan dans l’espace plus large de la liberté et de la sécurité numériques, et mènent leurs propres actions de plaidoyer en faveur des droits et des libertés numériques dans des contextes locaux et mondiaux.

Avant l'escalade du conflit armé dans l'est de l'Ukraine et l'annexion de la péninsule de Crimée par la Fédération de Russie, les principales préoccupations des défenseur-ses des droits humains (DDH) en Ukraine étaient principalement caractérisées par des obstacles systémiques contre le droit à la liberté de réunion, d'association et contre les libertés personnelles. Dans de nombreux cas, les DDH sont victimes d'intimidation, de harcèlement et d'agressions, tandis que la violence contre les journalistes est tolérée par les autorités. La situation est exacerbée par la corruption généralisée dans toutes les branches du gouvernement et les limites du droit de grève des travailleurs.

Bien que toutes les organisations qui œuvrent pour la protection des droits des différentes minorités (telles que les LGBTI, les groupes ethniques, nationaux et raciaux) rencontrent toujours des obstacles (refus de donner des autorisations et refus de protection) pour pleinement jouir de leur droit à la liberté de réunion, et malgré les risques d'attaques par des groupes radicaux, le gouvernement au pouvoir depuis 2015 soutient de plus en plus leur travail en comparaison à ses prédécesseurs.

Depuis l'annexion de la Péninsule de Crimée, les DDH qui défendent les droits des Tatares de Crimée ou des Ukrainiens, ceux qui surveillent et documentent les violations des droits humains perpétrées dans la péninsule actuellement gouvernée de facto par la Fédération de Russie, et ceux qui travaillent à Luhansk et Donetsk et qui refusent la citoyenneté russe, sont devenus les principales cibles d'actes d'intimidation et de harcèlement systémiques et graves. Par conséquent, les DDH, les journalistes, les avocats et les blogueurs en Crimée et dans l'est de l'Ukraine sont régulièrement harcelés par les forces de sécurité et victimes d'enlèvement, d'agressions physiques, de perquisitions, de surveillance, d'interrogatoires, de détentions illégales, de poursuites pénales, d'accusations de terrorisme et de propager l'extrémisme, de privation de leur droit à un procès équitable, d'examens psychiatriques forcés et de menaces contre les membres de leurs familles. Plusieurs DDH n'ont pas été autorisés à accéder à la péninsule.