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Acharnement judiciaire continu contre les défenseuses des droits humains Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe

Statut: 
Acharnement judiciaire
À propos de la situation

Le 4 août 2025, le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, au Cameroun, a tenu une audience dans l’affaire opposant l’État du Cameroun, représenté par le préfet du Wouri, et les défenseuses des droits humains Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe, coprésidente et directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains d’Afrique centrale (REDHAC). Les deux défenseuses des droits humains sont accusées de « bris de scellés », de « rébellion » et de « refus de répondre à une convocation », suite à la fermeture forcée des bureaux du REDHAC en décembre 2024 par le ministère de l’Administration territoriale. L’organisation elle-même est citée comme civilement responsable dans cette affaire.

À propos de l'organisation

Le REDHAC, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale, est une coalition de défenseur⸱ses des droits humains active dans huit pays d’Afrique centrale, et basée à Douala, au Cameroun.

 

20 Août 2025
Acharnement judiciaire continu contre les défenseuses des droits humains Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe

Le 4 août 2025, le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, au Cameroun, a tenu une audience dans l’affaire opposant l’État du Cameroun, représenté par le préfet du Wouri, et les défenseuses des droits humains Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe, coprésidente et directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains d’Afrique centrale (REDHAC). Les deux défenseuses des droits humains sont accusées de « bris de scellés », de « rébellion » et de « refus de répondre à une convocation », suite à la fermeture forcée des bureaux du REDHAC en décembre 2024 par le ministère de l’Administration territoriale. L’organisation elle-même est citée comme civilement responsable dans cette affaire.

Alice Nkom est une avocate et une défenseuse des droits humains camerounaise qui a plus de vingt ans d’expérience dans le domaine des droits humains, avec un accent particulier sur les droits LGBTQI+ et les droits des femmes. Elle a été membre du barreau camerounais de 1971 à 2022. Alice NKOM est présidente du conseil d’administration du REDHAC et travaille pour l’organisation depuis 2010. Le REDHAC est une coalition de défenseur⸱ses des droits humains active dans huit pays d’Afrique centrale. L’organisation représente plus de 400 membres, incluant des défenseur⸱ses des droits humains, des avocats et des journalistes, dans le but de limiter les risques auxquels ils font face et de sensibiliser le public à la situation des droits humains dans la région.

Maximilienne Ngo Mbe est défenseuse des droits humains et directrice exécutive du REDHAC. Elle a fait l’objet de menaces et de campagnes de diffamation par le passé, notamment pour le travail du REDHAC dans les régions anglophones du Cameroun et son travail avec la communauté LGBTIQ+.

Bien que les défenseuses des droits humains Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe, en leur nom et au nom du REDHAC, aient été physiquement présentes et officiellement représentées au tribunal par un grand groupe d’avocats, la Cour a néanmoins mis en doute la représentation légale du REDHAC en raison de l’absence de documents justificatifs. Le juge a estimé que les statuts de 2019 de l’organisation, présentés sans le procès-verbal de l’assemblée générale correspondant et l’incapacité alléguée de la présidente du conseil d’administration à représenter valablement le REDHAC, étaient insuffisants pour reconnaître formellement son conseil. Le REDHAC n’a pas pu accéder à ses bureaux ou à ses documents depuis la mise sous scellés des locaux en décembre 2024.

L’organisation et les avocats des défenseuses ont d’abord demandé un report du procès et une visite judiciaire sur site afin de pouvoir se procurer les documents manquants. Le procureur général, qui a déclaré avoir des difficultés à convoquer le préfet du Wouri, s’est prononcé en faveur d’un report de l’audience. Après discussion, les représentants légaux de l’organisation ont retiré leur demande de se rendre sur site et le procès a été officiellement ajourné au 6 octobre 2025, date à laquelle le préfet du Wouri comparaîtra devant le tribunal et la procédure se poursuivra.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’acharnement judiciaire continu des défenseuses des droits humains Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe, et par les tentatives délibérées de compromettre les opérations du REDHAC. L’organisation estime que ces accusations visent à entraver le travail pacifique du REDHAC en faveur des droits humains et à réduire au silence les voix dissidentes au Cameroun. Elle réitère son appel aux autorités camerounaises pour qu’elles abandonnent toutes les charges contre Alice Nkom et Maximilienne Ngo Mbe, qu’elles lèvent immédiatement la suspension et la mise sous scellés du REDHAC, et qu’elles veillent à ce que tous les défenseur⸱ses des droits humains au Cameroun puissent exercer leur activité dans un environnement sûr et favorable, conformément aux obligations du pays en vertu du droit régional et international relatif aux droits humains.