Des défenseur⸱ses des droits humains accusés dans le cadre d’une manifestation pacifique à l’aéroport de Shannon
Le 4 novembre 2025, le procès des défenseur⸱ses des droits humains Áine Treanor, Aindriú de Buitléir et Eimear Walshe, désormais connus sous le nom des « Shannon Three », doit s’ouvrir devant le tribunal d’Ennis (Circuit Court), en Irlande. Les défenseur⸱ses des droits humains sont accusés de « violation de propriété » en vertu de l’article 11 de la loi sur l’ordre public et d’« entrave au fonctionnement, à la gestion et à la sécurité d’un aéroport » en vertu de l’article 47 de la loi de 1998 sur la navigation et les transports aériens. Les accusations ont été portées contre les trois défenseur⸱ses des droits humains pour avoir organisé une manifestation pacifique au cours de laquelle ils se sont introduits sur la piste de l’aéroport de Shannon, le 30 mars 2024, afin de sensibiliser l’opinion publique à l’utilisation de cet aéroport par l’armée américaine. S’ils sont reconnus coupables, ils encourent une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 euros et jusqu’à trois ans d’emprisonnement.
Eimear Walshe est artiste et écrivain⸱e contemporain⸱e irlandais⸱e dont le travail explore les thèmes de la terre, du logement, de la sexualité et du patrimoine en Irlande. Iel a représenté l’Irlande lors de la Biennale de Venise en 2024. Iel a été arrêté⸱e avec deux autres personnes le 30 mars 2024 lors d’une manifestation contre l’utilisation de l’aéroport de Shannon par l’armée des États-Unis dans le cadre du génocide à Gaza.
Le 4 novembre 2025, le procès des défenseur⸱ses des droits humains Áine Treanor, Aindriú de Buitléir et Eimear Walshe, désormais connus sous le nom des « Shannon Three », doit s’ouvrir devant le tribunal d’Ennis (Circuit Court), en Irlande. Les défenseur⸱ses des droits humains sont accusés de « violation de propriété » en vertu de l’article 11 de la loi sur l’ordre public et d’« entrave au fonctionnement, à la gestion et à la sécurité d’un aéroport » en vertu de l’article 47 de la loi de 1998 sur la navigation et les transports aériens. Les accusations ont été portées contre les trois défenseur⸱ses des droits humains pour avoir organisé une manifestation pacifique au cours de laquelle ils se sont introduits sur la piste de l’aéroport de Shannon, le 30 mars 2024, afin de sensibiliser l’opinion publique à l’utilisation de cet aéroport par l’armée américaine. S’ils sont reconnus coupables, ils encourent une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 euros et jusqu’à trois ans d’emprisonnement.
Áine Treanor est une défenseuse des droits humains qui participe au mouvement de solidarité avec la Palestine à Galway depuis son retour de Cisjordanie en 2022, où elle a passé trois mois en tant qu’observatrice des droits humains, témoin de l’occupation israélienne et de l’apartheid. Elle est membre fondatrice de Slí Eile, un groupe d’action climatique anticapitaliste et de décolonisation basé en Irlande, et du Galway Feminist Collective.
Aindriú de Buitléir est défenseur des droits humains, artiste et organisateur communautaire ; il réside dans la Gaeltacht* du Connemara. (*région où l’on parle la langue irlandaise dans une importante proportion). Il collabore avec Tinteán et BÁNÚ afin de mettre en lumière la crise urgente du logement qui menace le patrimoine culturel et linguistique des communautés gaéliques. Il est membre du collectif d’artistes Gliogar, qui organise des événements visant à renforcer la solidarité entre la communauté locale et les communautés de migrants nouvellement arrivées. Il est co-trésorier de la Galway Palestine Solidarity Campaign.
Eimear Walshe est une artiste et écrivaine contemporaine irlandaise dont le travail explore les thèmes de la terre, du logement, de la sexualité et du patrimoine en Irlande. Iel a représenté l’Irlande lors de la Biennale de Venise en 2024. Iel a été arrêté⸱e avec deux autres personnes le 30 mars 2024 lors d’une manifestation contre l’utilisation de l’aéroport de Shannon par l’armée des États-Unis dans le cadre du génocide à Gaza.
Le 30 mars 2024, Áine Treanor, Aindriú de Buitléir et Eimear Walshe se sont introduits dans la zone de la piste de l’aéroport de Shannon et se sont approchés de l’un des deux avions militaires américains qui y étaient stationnés, brandissant un drapeau palestinien et une banderole sur laquelle on pouvait lire « US Military out of Shannon » (L’armée américaine hors de Shannon).
La demande de retrait des forces armées américaines de Shannon, site de veillées et de manifestations pacifiques mensuelles depuis plus de deux décennies, est depuis longtemps au cœur des mouvements pour la paix et la solidarité avec la Palestine en Irlande, au même titre que les appels au désinvestissement en Israël et à la fin du commerce d’armes et de marchandises liées à des violations du droit international humanitaire.
Les défenseur⸱ses des droits humains ont déclaré que depuis plus de 20 ans, les veillées mensuelles, les manifestations et les questions parlementaires n’ont pas réussi à inciter le gouvernement irlandais à engager un débat ouvert et démocratique sur l’utilisation de l’aéroport de Shannon comme base militaire de facto depuis 2002. Ils décrivent leur action comme un acte non violent de dernier recours, destiné à attirer l’attention sur la militarisation en cours de l’aéroport de Shannon et le mépris du gouvernement pour l’opposition publique.
Les défenseur⸱ses des droits humains se sont assis pacifiquement sur le sol près de l’avion afin d’empêcher son décollage. Ils ont ensuite été arrêtés par An Garda Síochána (la police irlandaise) et conduits au poste de police de Shannon, où ils ont été détenus pendant environ sept heures. La police a pris leurs dépositions et, lorsque Aindriú de Buitléir a souhaité faire sa déposition en irlandais, il a fallu faire appel à un traducteur pour l’aider. Environ sept heures plus tard, les défenseur⸱ses des droits humains ont été conduits au tribunal du district de Nenagh où ils ont été libérés sous caution à condition de se présenter une fois par semaine au poste de police local et de ne pas pénétrer dans l’enceinte de l’aéroport de Shannon au-delà des contrôles de sécurité.
Depuis le 30 mars 2024, plusieurs audiences administratives ont eu lieu concernant cette affaire. L’accusation initiale de trouble de l’ordre public a été retirée et remplacée par une accusation plus grave en vertu de la loi de 1998 sur la navigation et les transports aériens, relative à l’entrave présumée de la gestion de la sûreté des aéroports, et par une accusation de « violation de propriété » en vertu de l’article 11 de la loi sur l’ordre public. Le tribunal du district d’Ennis a ensuite déclaré qu’il n’a pas la juridiction pour juger cette affaire et, avec l’accord du Directeur du parquet, l’affaire a été transférée au tribunal d’Ennis (Circuit Court). À la suite de ces développements, le procès, qui se déroulera devant un jury et un juge, devrait débuter le 4 novembre 2025, soit plus d’un an et demi après le début de la procédure. On ignore encore si l’accusation de violation de propriété, actuellement jugée devant le tribunal de district d’Ennis, sera jointe à l’accusation d’entrave à la gestion de la sûreté des aéroports devant la cour d’appel, car les actes d’accusation n’ont pas encore été présentés aux accusés.
Front Line Defenders exprime son inquiétude face à la criminalisation potentielle des défenseur⸱ses des droits humains Áine Treanor, Aindriú de Buitléir et Eimear Walshe pour leur action directe pacifique en faveur des droits humains. Leur manifestation visait à attirer l’attention sur la crise humanitaire à Gaza et la complicité potentielle de l’Irlande dans les opérations militaires qui y contribuent. Front Line Defenders constate également la lenteur des poursuites judiciaires et l’absence, à ce jour, d’acte d’accusation.
Front Line Defenders exhorte les autorités irlandaises à :
- Veiller à ce que toutes les accusations portées contre les défenseur⸱ses des droits humains Áine Treanor, Aindriú de Buitléir et Eimear Walshe soient réexaminées en vue de leur rejet, étant donné que leurs actions étaient pacifiques et menées dans le but de défendre les droits humains.
- Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur⸱ses des droits humains en Irlande puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains sans crainte de représailles et sans aucune restriction, y compris l’acharnement judiciaire.
