Népal : Répression brutale des manifestations et répression numérique par les forces de sécurité
Front Line Defenders condamne fermement la force illégale utilisée contre les manifestants par la police et les forces de sécurité népalaises, qui a entraîné la mort d’au moins 19 personnes. Le 8 septembre 2025, les forces de sécurité népalaises ont réagi avec une force disproportionnée, notamment en tirant à balles réelles, en utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre des manifestants qui réclamaient la fin de la corruption systémique, la fin des actions contre la dissidence et, plus récemment, et qui luttaient contre l’interdiction générale des plateformes de réseaux sociaux qui est entrée en vigueur le 4 septembre 2025.
Depuis le 8 septembre 2025, des manifestations massives ont lieu dans différents endroits du pays, notamment dans la capitale Katmandou, pour dénoncer le manque de responsabilité dans la gouvernance, la corruption systémique persistante, le népotisme, la hausse du chômage et la tentative la plus récente de censure numérique — une interdiction générale des plateformes de réseaux sociaux qui est entrée en vigueur le 4 septembre 2025. L’interdiction est considérée comme une forme de répression menée par l’État contre la dissidence et comme une tentative pour supprimer les moyens de communication et de mobilisation des jeunes et des voix dissidentes en faveur du changement à l’aide des plateformes numériques. Si l’accès aux réseaux sociaux est rétabli depuis le 9 septembre, cela a eu un coût énorme en termes de vies humaines et le gouvernement a de nouveau perdu la confiance du public.
Le 8 septembre 2025, la police et les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles réelles contre les manifestants, dont beaucoup étaient des jeunes. Au moins 19 personnes ont été tuées et plus d’une centaine ont été blessées. L’absence de moyens de communication sécurisés et d’accès à l’information a aggravé les risques pour les manifestants, les défenseur⸱ses des droits humains et les journalistes. Les manifestations se sont poursuivies le 9 septembre, et les menaces contre la sécurité des défenseur⸱ses des droits humains, des journalistes et des manifestants ont persisté.
Front Line Defenders est vivement préoccupée par l’usage excessif de la force qui a entraîné la mort de 19 manifestants. L’organisation se fait l’écho des appels lancés par les groupes nationaux de défense des droits humains en faveur d’une enquête approfondie, impartiale et efficace sur les violences commises par les forces de sécurité. Les autorités népalaises doivent mettre fin à la répression de la dissidence et renoncer définitivement aux tentatives visant à étouffer la dissidence en ligne par des interdictions générales et des lois fallacieuses.
