Des organisations internationales appellent à la libération des défenseurs des droits humains Alejandro Henríquez et José Ángel Pérez au Salvador
Les organisations internationales soussignées condamnent la détention arbitraire du défenseur de l’environnement Alejandro Henríquez et du leader communautaire José Ángel Pérez, qui sont détenus au Salvador depuis mai 2025. Tous deux ont été arrêtés lors d’une manifestation pacifique contre l’expulsion forcée de plus de 300 familles paysannes membres de la Cooperativa El Bosque.
Une audience s’est tenue le 29 octobre dans le cadre de leur affaire. Au cours de cette audience, la défense a demandé des mesures alternatives pour Alejandro et José Ángel après avoir présenté des preuves de leurs liens avec la communauté. Le tribunal a rejeté ces mesures et ils sont maintenus en détention provisoire. Ils sont actuellement placés à l’isolement, sans pouvoir recevoir les visites de leurs avocats ou des membres de leur famille. Leurs avocats ont indiqué que leur santé se détériore en raison des conditions insalubres.
Alejandro Henríquez est avocat spécialisé dans le droit de l’environnement et membre du Foro del Agua (Forum de l’eau du Salvador) et du Movimiento Político Rebelión Verde — ReverdES — (Mouvement politique Révolte verte). José Ángel Pérez est pasteur évangélique, président de la Cooperativa El Bosque, et possède plus de 25 ans d’expérience dans le domaine du leadership communautaire. Avec la défenseuse des droits humains Ruth López, Alejandro et José Ángel ont été reconnus comme des prisonniers d’opinion par Amnesty International.
L’emprisonnement d’Alejandro et José Ángel n’est pas un incident isolé ; il fait partie d’un schéma systématique orchestré par l’État salvadorien afin de réduire au silence les défenseur⸱ses des droits humains, les journalistes et les voix critiques par le biais de persécutions, de poursuites et de l’application de lois restrictives qui entravent les organisations sociales et réduisent l’espace civique.
L’utilisation abusive de la procédure pénale et du système judiciaire s’inscrit dans le contexte de la cooptation du pouvoir judiciaire, de l’érosion de la séparation des pouvoirs et de la fermeture de l’espace civique au Salvador. Des mécanismes internationaux tels que la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ont fait part de leur inquiétude quant à l’utilisation abusive de l’état d’urgence pour arrêter des défenseur⸱ses des droits humains, qui font l’objet d’accusations sans rapport avec la lutte contre les gangs.
Par conséquent, les organisations soussignées exhortent les autorités salvadoriennes à :
Libérez immédiatement Alejandro Henríquez, José Ángel Pérez et tous les défenseur⸱ses des droits humains et les voix critiques qui sont arbitrairement détenus.
S’abstenir d’utiliser la détention provisoire comme une forme de punition anticipée à l’encontre des défenseur⸱ses des droits humains, car cela viole de façon flagrante les garanties de procédure régulière et les normes internationales en matière de droits humains.
La communauté internationale :
Exhorter l’État du Salvador à cesser immédiatement d’instrumentaliser le système pénal contre les défenseur⸱ses des droits humains et ceux qui critiquent le gouvernement.
Prendre des mesures urgentes par la voie diplomatique, l’aide conditionnelle et la coopération afin de protéger l’espace civique, l’État de droit, la démocratie et les droits humains au Salvador.
Signataires :
ARTICLE 19 Mexique et Amérique Centrale
Center for Justice and International Law (CEJIL)
CIVICUS, World Alliance for Citizen Participation (alliance mondiale pour la participation citoyenne)
Committee in Solidarity with the People of El Salvador (CISPES)
Ecumenical Office for Peace and Justice e.V. — Munich, Allemagne
Flüchtlingshilfe Mittelamerika e.V. — Goch, Allemagne
Front Line Defenders
Latin America Working Group (LAWG)
Protection International
Rights & Security International (RSI)
Organisation mondiale contre la torture (OMCT)
Zehar-Errefuxiatuekin - Euskal Herria, Espagne
