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Madiha Abdalla

Journaliste, FDDH
Alalag Press Services

Madiha Abdalla est une défenseuse des droits humains et journaliste soudanaise ayant une formation universitaire dans le domaine des médias et des sciences politiques. Elle est journaliste depuis 1985, et a notamment été rédactrice en chef du journal Al-Maydan de 2012 à 2015. La défenseuse des droits humains a également dirigé le département politique du journal Al Ayam, qui se concentrait principalement sur les droits économiques, sociaux et culturels, les droits des femmes, la violence fondée sur le genre dans les zones de conflit et les questions liées à l’environnement.

Madiha Abdalla est l’une des fondatrices d’Alalag Press Services fondé en 2007. L’organisation vise à promouvoir la liberté de la presse et la liberté d’expression au Soudan. Grâce à son travail, elle contribue à sensibiliser à ces questions et à renforcer les capacités des journalistes, en développant leurs compétences techniques ainsi que leurs connaissances en matière de droits des femmes, de droits humains au sens large et de la bonne gouvernance. La FDDH œuvre aussi pour construire des partenariats entre les journalistes professionnels et les reporters locaux. Ces derniers sont ainsi en mesure de fournir aux journalistes des informations de première main sur les problèmes qui se posent dans leur région.

En tant que défenseuse des droits humains, Madiha Abdalla participe à de nombreux événements régionaux et internationaux dans le domaine des droits humains. En tant que responsable de l’unité d’information d’Alalag Press Services, elle enseigne également les droits humains et la liberté d’expression et elle a été chef d’équipe pour l’élaboration de lignes directrices à l’intention des correspondants populaires (2015) et de brochures d’information sur les discours de haine (2016). Elle a aussi été rédactrice de livres d’aide sur le thème « écrire dans les médias » au Soudan (2018) et autrice d’un rapport d’enquête sur l’impact négatif de l’exploitation minière dans l’État du Nil (2021). Elle fait tout cela tout en continuant à écrire des tribunes et des articles sur un certain nombre de médias en ligne.

Lorsque la guerre a éclaté au Soudan, Madiha Abdalla a commencé à travailler comme bénévole dans de nombreux centres d’hébergement de l’État d’Alazeera, s’occupant de femmes et d’enfants, organisant des séances de dialogue et écoutant leurs expériences en matière de guerre et de déplacement. Les témoignages qu’elle a recueillis aident les organisations civiles locales, régionales et internationales à identifier les besoins des centres d’hébergement, en particulier ceux des femmes qui y sont hébergées.

La défenseuse a contribué à révéler les conditions de vie des personnes déplacées et blessées par des opérations militaires grâce à une série d’articles publiés sur différents médias en ligne. Elle utilise son rôle de journaliste pour mettre en lumière la question des personnes disparues pendant la guerre au Soudan et a rédigé une série de rapports sur l’impact de la guerre sur la liberté d’expression, la liberté de la presse, les journalistes, l’éducation, les enfants et la vie civile en général.

Les violences qui font actuellement rage entre les forces gouvernementales, les milices progouvernementales et les groupes armés qui luttent contre le gouvernement forment un contexte dans lequel les défenseur·ses des droits humains (DDH) sont harcelés, arbitrairement arrêtés, détenus au secret et torturés par l'armée soudanaise et les forces de sécurité. La liberté d'expression et la liberté d'association et de réunion sont de plus en plus restreintes. Les membres d'ONG, les journalistes et militants étudiants sont particulièrement pris pour cibles.

Les défenseur·ses des droits humains sont victimes d'arrestations arbitraires et détentions orchestrées par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS). La loi de 2010 sur la sécurité nationale accorde au NISS des pouvoirs étendus pour arrêter et détenir des individus jusqu'à quatre mois et demi sans intervention de la justice, et en toute impunité lorsque la détention est arbitraire. Les défenseur-ses des droits humains sont détenus au secret, sans accès à un avocat et les visites de leurs familles sont refusées sans raison. Les DDH emprisonnés sont souvent retenus dans des cellules du NISS qui sont hors de la juridiction des lois et règles des prisons, où ils sont également victimes de mauvais traitements et de torture.